Le Maire de Pontault-Combault s'exprime dans un long entretien faisant le bilan de ce mandat et les perspectives d'avenir
À moins d’un an de la fin de son mandat, Gilles Bord a accordé une interview exceptionnelle au Mag. Budget, service public, solidarité, sécurité, aménagement et environnement, le Maire de Pontault-Combault fait le bilan sur un mandat bien rempli :
"Notre ambition pour Pontault-Combault" : Interview de Gilles Bord, Maire de Pontault-Combault

Le Mag : Pouvez-vous nous rappeler dans quel contexte vous avez élaboré le budget 2025 qui a été voté il y a quelques jours ?
Gilles Bord : Un contexte pour le moins difficile, quand on connaît les difficultés que l'Etat a eu lui-même à voter son budget. Un budget de l'Etat qui nous impacte et qui guide certains de nos choix. Notre budget se veut responsable, sain, équilibré, comme nous l'avons toujours fait, avec un désendettement qui lui aussi est marqué depuis le début de ce mandat, puisque nous nous serons désendettés de 10 millions d’euros à la fin de cette année 2025.
Le niveau d'investissement reste très haut en cette fin de mandat, quelle en est la raison ?
Plus de 20 millions d'euros seront investis cette année. Pour une raison simple : nous avons eu un début de mandat très perturbé. Le Covid! Trois jours après notre élection, nous étions toutes et tous confinés. C'est à peu près un an et demi de retard que nous avons pris dans la réalisation de nos projets. D'où une accélération de ces projets sur la fin de ce mandat. C'est vrai pour la Coulée verte, c'est vrai pour le centre de loisirs Dubus ou encore le parc Candalle. C'est vrai pour des liaisons douces que nous aménageons sur certaines voies de la ville comme la rue de la Pierre Rollet ou encore l'élargissement de notre dispositif de vidéo-protection. 35 caméras supplémentaires qui viendront compléter les 72 déjà présentes sur la ville. Tous ces projets traduisent bien notre ambition pour l'avenir de Pontault-Combault et de ses habitants.
Alors parlons impôts. Ces investissements vont-ils avoir un impact sur les taux d’imposition prochains ?
Aucun impact ! C'était un engagement de mandat là-aussi. Depuis huit ans, nous n'avons pas augmenté nos taux d'imposition sur la ville. Et nous tenons cet engagement malgré les crises, malgré la disparition de la taxe d'habitation qui a été une véritable perte de recettes pour les collectivités. Dans le même temps, nous maîtrisons également nos tarifs de services municipaux, puisque, là aussi, nous avons eu une évolution de ces tarifs qui n'augmenteront pas cette année. Mais cette évolution a été bien inférieure à ce qu'a été le taux d'inflation qui nous a toutes et tous concernés.

Vous parlez de vos engagements, vous aviez présenté 150 actions en 2020, quel bilan faites-vous ?
Eh bien, c'est avec une certaine fierté que nous pourrons afficher un niveau de réalisation supérieur à 85 % sur ces 150 actions, à la fin de ce mandat. Un exercice également qui se veut complètement transparent, puisque chaque citoyen peut suivre la réalisation de ses actions sur une plateforme dédiée. Et j'invite d'ailleurs tout un chacun à consulter cette plateforme. Et puis, en marge de ces 150 actions, nous restons bien sûr à l'écoute et dans une démarche d'adaptation aux besoins des habitants.
Concernant les besoins de la population, quelle place pour le service public dans ce bilan et dans les projets futurs ?
C'est la ligne directrice de notre projet : protéger le service public, tant sur sa qualité que sur la présence de nos personnels. Ce qui est vrai sur l'éducation, ce qui est vrai sur le périscolaire, ce qui est vrai en termes de médiation, de parentalité. Notre volonté, c'est d'avoir un service public accessible à tous, avec une tarification qui elle aussi, soit adaptée aux ressources de chacun et nous engager dans l'accompagnement des plus fragiles, de ceux qui sont éloignés, mais aussi des personnes porteuses d’un handicap, avec un accueil qui soit pour le coup inconditionnel.
Ce qui nous importe, c'est de faciliter le quotidien de nos concitoyens. Ça passe inévitablement par des démarches simplifiées et une modernisation de notre service public. Avec l'appli mobile qui s'offre à tous, mais aussi la nouvelle Gestion de la Relation au Citoyen ou encore notre portail famille. Il est important pour une collectivité locale, je pense, de garder le contact, personnel et humain, avec les usagers.
C'est pour cela que nous développons toujours et encore nos guichets d'accueil, que ce soit l'Accueil citoyens, notre Centre Communal d'Action Sociale ou bientôt notre Espace Seniors.

Tous ces équipements traduisent une ambition forte de la ville en termes de solidarité…
C'est ce qui fait réellement notre ADN. Nous avons voulu d'ailleurs, dès notre entrée en fonction, avoir ce marqueur fort avec la création d'une mutuelle communale qui s'offre à tous, qui est accessible et qui accompagne l'ensemble des Pontellois-Combalusiens. Et puis nous allons également au delà de nos compétences et on le voit sur la désertification médicale où la Ville, encore une fois, s'est substituée à l'État pour proposer un Centre de santé, avec des médecins généralistes qui sont aujourd'hui en capacité de proposer plus de 15 000 rendez vous annuels pour pour nos citoyens. Enfin, on le voit, l'État est défaillant dans bien des domaines qui restent de sa compétence, comme par exemple la sécurité.
Justement, vous rappelez souvent que la sécurité est une compétence de l'État pourtant la Ville a développé ses moyens en la matière ?
Oui, j'aime à le rappeler, la sécurité est bien une compétence régalienne. Il appartient à l'Etat d'assurer la sécurité sur l'ensemble du territoire français de la même façon. Et malheureusement, là aussi, nous constatons des carences. Alors, nous sommes au rendez- vous avec notamment le doublement de nos effectifs de Police municipale depuis le début de ce mandat, avec la refonte complète de notre Centre de Surveillance Urbain. Avec aujourd'hui 72 caméras, demain, il y en aura 35 de plus. C'est ce que nous avons voté au dernier Conseil municipal. Et puis, nous avons étendu aussi nos horaires d'intervention avec également la création d'un service de prévention et de médiation qui, là aussi, accompagne nos populations pour que la sécurité soit un bien commun ici à Pontault-Combault.

Malgré tous ces moyens mis en place, les différents retours de citoyens traduisent un sentiment d'insécurité qui perdure…
Vous faites bien de parler de sentiment d’insécurité car il est toujours bon d'objectiver les choses en la matière. C'est ce que nous faisons tous les mois puisque je préside un observatoire de la délinquance, avec la Police nationale, avec les bailleurs sociaux, les transporteurs, l'Education nationale ou les commerçants de la ville, qui nous permet d'avoir ces chiffres et de démontrer que le taux de délinquance à Pontault-Combault est au plus bas.
Malgré tout, vous l'avez dit, il y a un sentiment d'insécurité et nous devons, en responsabilité, bien prendre en compte et lutter contre ce sentiment.
Et je crois qu'au travers des moyens que nous avons développés, que je vous ai cités dans la question précédente, et bien nous voyons que nous recherchons tous ensemble et par ces réseaux, à avoir une ville toujours plus apaisée.
Votre volonté d'animer le territoire participe de cette vision d'une ville plus apaisée et solidaire ?
Oui, j'ai la chance, nous avons la chance à Pontault-Combault de disposer d'un tissu associatif fortement dimensionné mais également très dynamique, qui est force de proposition sur plein d'activités, qu'elles soient sportives, culturelles, solidaires... Nous les accompagnons au travers de subventions, c'est un peu plus de 3,5 millions d'euros chaque année que nous versons à ces associations. Mais aussi au quotidien, en mettant des locaux, du matériel à disposition. Et en ayant une politique événementielle sur la ville qui est connue et reconnue sur de grands événements. Je crois que cette cohésion, ce vivre ensemble, c'est une véritable force pour notre ville. On le voit tous les week-end sur les terrains de sport, mais également au travers de nos différents événements. Qu'ils soient encore une fois sportifs, qu'ils soient culturels, ils rassemblent. Et c'est bien là le maître mot de ce que nous voulons pour notre ville : le vivre ensemble.

Vous parlez de vivre ensemble, de rencontres entre les habitants, concrètement comment traduire cette vision dans l'aménagement de la ville ?
Ma vision est de pouvoir, dans notre aménagement, créer des espaces, des lieux qui permettent justement cette rencontre. C'est vrai sur la Coulée verte, c'est encore vrai sur notre future halle de marché. Nous vivons trop souvent dans une société qui, avant de rassembler, oppose les gens les uns aux autres. Nous, nous voulons inverser cette tendance.
Cette vision se heurte fatalement à la problématique de densification. Début 2024, ce sont les habitants que vous avez appelé à se mobiliser contre le SDRIF
Effectivement, ce Schéma Directeur Régional d'Ile-de-France nous impose la densification et c'est une vision qui est complètement contraire, en tout cas à ma volonté, mais aussi à celle des Pontellois-Combalusiens, puisque je sais que l'aménagement de la ville est un de leurs sujets majeurs. Malheureusement, nous avons des contraintes, des obligations à tenir et comme je le dis souvent, tous ceux qui diront le contraire sont des menteurs.
Car effectivement, il est beaucoup plus facile de dire aux gens ce qu'ils ont envie d'entendre que d’assumer des responsabilités qui sont celles d'un Maire. Aujourd'hui, le PLU a été validé à l'unanimité des conseillers municipaux, y compris les oppositions, ceux-là mêmes qui aujourd'hui font de la propagande en disant qu'ils sont contre la densification. Ce qui qui nous permet de ne pas subir, mais bien de maîtriser un maximum l'aménagement de notre ville. Je crois que l'aménagement de la ville, c'est le plus bel exercice de démocratie participative qui soit, puisque ce sont les citoyens eux-mêmes qui viennent avec les élus dire ce qu'ils veulent et ce qui est autorisé et ce qui ne l'est pas, dans le PLU.

Vous avez placé l'environnement au cœur de votre projet pour Pontault-Combault, notamment la Coulée verte, mais encore ?
C'est effectivement le projet majeur, mais cela va bien plus loin avec la renaturation de l'ensemble de nos cours d'écoles qui sont aujourd'hui toutes végétalisées, le traitement de nos bâtiments, puisque c'est encore une fois le chauffage qui est aujourd'hui le plus générateur de dégradation de notre environnement. Et là aussi, nous investissons lourdement.
C’est aussi l'éclairage public, puisque nous avons transformé l'ensemble de l'éclairage public de notre ville en LED, ce qui nous permet aujourd'hui de constater une baisse de 75 % de notre consommation.
Et nous allons aller encore plus loin avec un projet d'ampleur qui va concerner Pontault-Combault dans les deux ans qui viennent, avec la création d'un réseau de chaleur, un réseau de géothermie qui permettra d'avoir une énergie non seulement 100 % naturelle, mais aussi beaucoup moins chère que les énergies que l'on trouve sur le marché aujourd’hui. Ce sont toutes ces actions qui feront de notre ville dans les années futures, une ville exemplaire en la matière.
Finalement, après bientôt 8 ans de mandat en tant que Maire, qu’est-ce qui vous anime encore ?
Je crois que c'est ma passion, ma passion pour cette ville. Une ville qui m'a vu grandir, qui a vu grandir mes enfants. Une ville où j'habite depuis toujours. Une ville que j'ai accompagnée aussi dans son développement, dans son histoire, à laquelle je suis plus qu’attaché. Et je crois que tant que cette passion m'animera, je donnerai tout au quotidien, de jour comme de nuit, les week- end compris, pour accompagner Pontault-Combault et défendre ses intérêts.